Gabriel Robin
Crédit : Lengadoc Info

Islamisme à Toulouse, Gabriel Robin répond à l’attaque de Moudenc (Interview)

07/01/2017 – 17h35 Montpellier (Lengadoc Info) – L’éditorialiste et toulousain Gabriel Robin et Emmanuelle Duverger, directrice de publication du site de réinformation Boulevard Voltaire, sont actuellement poursuivis en justice par le maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc (LR). Gabriel Robin a accepté de répondre aux questions de Lengadoc Info à propos de cette affaire.

Lengadoc Info : Vous êtes actuellement poursuivi en justice par le maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, quels sont les faits qui vous sont reprochés ? Qu’est-ce que cette accusation vous inspire ? Vous vous y attendiez ?

Gabriel Robin : Non, je ne m’y attendais absolument pas. Mais j’aurais dû m’y préparer. Je pense au superbe texte « L’envie du pénal » du regretté Philippe Muray : « C’est l’ère du vide, mais juridique (…) » ! Le procès serait-il la dernière arme des élus locaux ? Quand on n’a plus rien à dire, on traduit en justice. Savez-vous que la France est passée de la 10ème place du classement de Reporters sans Frontières à la 40ème en 2016 ? Partout, on constate une restriction de l’exercice des libertés d’expression, à mesure que les différents totems et tabous contemporains se renforcent. Je milite d’ailleurs depuis longtemps pour l’adoption d’un premier amendement à la française. Les délits d’opinion ne devraient pas exister en démocratie. Il fut un temps où personne n’aurait osé livrer une telle vendetta judiciaire à l’encontre d’un opposant politique. Le temps des Zola et des Barrés. Oh, je ne me fais guère d’illusions, nous avons changé d’époque. Mais j’estime cela regrettable.

Le procès politique est une menace contre la politique. Je vis à Toulouse et j’y suis né. Monsieur Moudenc n’était pas capable de répondre à mes interrogations en rédigeant, ou en faisant rédiger une tribune par l’un de ses nombreux collaborateurs ? Maire de la quatrième ville de France, il traduit en justice un éditorialiste pour une phrase rédigée sur le mode interrogatif ! Délirant, voire soviétique. Puisqu’on me fait un procès lyssenkiste, j’utiliserai cette occasion pour tenir une tribune politique de défense de la liberté d’expression, notamment. Je suis surpris de l’idée que Jean-Luc Moudenc, soutien de François Fillon, semble se faire du débat démocratique. J’aimerais d’ailleurs rappeler que selon des jurisprudences constantes, mon interrogation relevait d’une discussion légitime relative à l’information du public dans le cadre d’un débat politique local. Dans un tel contexte, il est loisible à un journaliste ou à un adversaire d’user d’un ton polémique. Si d’aventure, les figures de style finissaient par être interdites, cela sonnerait le glas des éditoriaux. 

Je me faisais une plus haute idée de Jean-Luc Moudenc. J’imaginais, peut-être un peu naïvement, qu’il était lui-aussi attaché aux valeurs les plus essentielles de notre civilisation. Pourtant, il me traque, à l’image de ce que font les opposants de Robert Ménard qui ne cessent de le convoquer devant les tribunaux, pour les raisons les plus absurdes. Petit-fils d’un résistant du Gers, un vrai gaulliste contrairement à tant d’autres qui s’en revendiquent aujourd’hui, suivez-mon regard, j’ai à cœur de défendre mes convictions avec courage car la France est présentement en danger. Je regrette donc le procès qui m’est fait mais je n’ai pas peur d’aller au contact pour faire valoir mon point de vue. Ici, même les mémés aiment la castagne ! Et ici, c’est autant chez moi que chez Jean-Luc Moudenc. J’aimerais dire aussi que j’ai été très touché par les nombreuses marques d’affection et de soutien que j’ai reçues, parfois d’adversaires politiques du même camp que le maire…

Lengadoc Info : Pensez-vous que c’est votre appartenance au Front National qui a poussé Jean-Luc Moudenc à vous attaquer ?

Gabriel Robin : Évidemment, cela a pu jouer. Le Front National est depuis longtemps habitué à l’acharnement judiciaire, politique et médiatique de ses adversaires. C’est un peu l’histoire du pot de terre contre le pot de fer… Pour cette raison, tous les soutiens comptent. Il s’agit très clairement d’une tentative d’intimidation. Dans la citation à comparaître, j’ai noté qu’il était fait mention à « l’extrême droite », dénomination politique dans laquelle je ne me reconnais pas et qui devrait faire sourire les centaines de milliers d’électeurs patriotes de la région. Au fond, monsieur Moudenc voudrait-il brider l’opposition, tuer dans l’œuf ceux qui pourraient un jour contester sa mainmise sur la ville et sa banlieue ? Les Toulousains sont préoccupés par l’insécurité qui règne dans nos rues mais aussi par l’islamisme, véritable fléau dans la ville rose. Ils ont des yeux pour voir et des oreilles pour entendre. Ils savent. Les grands discours ne les convainquent plus. Tout comme moi, ils attendent en vain des actes forts. 

Il est possible que cette attaque s’inscrive aussi dans un contexte national. Les cadres de la « droite » dite de gouvernement ont toujours eu une attitude ambiguë vis-à-vis de l’immigration et de ses conséquences les plus visibles et les plus pénibles, parmi lesquelles le proprement insupportable communautarisme musulman. Promenez-vous dans Toulouse, vous verrez partout des femmes couvertes du voile islamique. Certaines portant des voiles entièrement couvrant, interdits par la loi. Elles sont moins inquiétées par la justice que je ne le suis aujourd’hui. En outre, monsieur Moudenc m’accuse d’en faire un complice du terrorisme. Ai-je écrit ou dit cela ? Non. L’islamisme ne se confond pas entièrement avec sa traduction guerrière. Tous les salafistes ne posent pas des bombes que je sache. Toutefois, ils menacent la France historique dans ce qui la constitue. En favorisant l’implantation d’un islam que d’aucuns qualifient de politique, ce qui pour d’autres est une tautologie, on ne peut pas s’exonérer des conséquences directes et indirectes que cette idéologie finit toujours par produire. En Orient comme en Afrique, et désormais en Occident.

Lengadoc Info : Quelle est la situation de l’islamisme à Toulouse cinq années après Mohamed Merah ? Pensez-vous que l’on peut faire un lien entre la progression de l’islam radical et les pouvoirs locaux ?

Gabriel Robin : La progression de l’islam radical procède de plusieurs sources. À l’évidence, les pouvoirs locaux n’ont rien fait pour l’empêcher. A minima, ils ont échoué à enrayer sa progression. Au pire, ils ont contribué à son développement. La documentation sur le sujet est énorme. Les sources sont variées, allant de la presse quotidienne régionale à la presse universitaire qui a depuis longtemps décrit les imams de certains quartiers en véritables fondés de pouvoir des maires. Au fil du temps, une France hors la France est née. Le 3 janvier 2017, France 2 diffusait l’émission « Quartier impopulaire » sur Toulouse le Mirail. Certes, monsieur Moudenc n’a pas créé le Mirail mais il appartient à une formation politique qui a toujours laissé faire l’immigration de masse et n’a rien fait pour lutter contre le laxisme qui a laissé pourrir ces quartiers dits « populaires », où une grande partie du peuple de France n’ose plus se promener. Quant aux femmes, n’en parlons pas : elles rasent les murs si elles ne portent pas le voile islamique. Une situation qui trouve un écho dans d’autres villes dirigées par des faux durs des « Républicains ». À l’image de Nice et de son maire Christian Estrosi, Jean-Luc Moudenc bombe le torse épisodiquement dans des discours. Discours qui semblent rester lettres mortes. Les administrés ne sont plus dupes. Je ne veux même pas commenter les expressions caricaturales qu’il a parfois employées, traduisant une méconnaissance de l’histoire des idées politiques et de l’histoire des religions.

Il suffit d’une petite recherche Google pour comprendre. Le 12 février 2008, ce journal d’extrême-droite qu’est Libération publiait un article intitulé « Moudenc à la mosquée prie pour son élection ». Le journaliste Gilbert Laval écrivait : « La pêche au voix ne se limite plus à la tournée des maisons de retraites et des marchés. Elle passe aussi par les lieux de cultes des musulmans. Vendredi, le maire sortant Jean-Luc Moudenc est allé s’enquérir «de l’avancement du chantier de la future mosquée» à la fin du prêche de l’imam de Bellefontaine qui rassemble des centaines de fidèles sur le parking de l’hypermarché du quartier. (…)  Mamadou Daffé est celui qui rassemble le plus grand nombre de croyants parmi les 40.000 que compte Toulouse (…) Officiellement, la visite du maire n’a rien d’exceptionnel. «Le premier magistrat de la ville se doit de s’informer de l’avancement des travaux de la mosquée pour laquelle il a délivré un permis de construire», explique Djillali Layani qui écarte officiellement toute arrière pensée. En aparté, le discours est tout autre : «La démarche de Jean-Luc Moudenc s’inscrit dans sa politique de proximité, nous dit-il. La politique c »est comme le marketing, il faut savoir se rapprocher du client»… «Ils sont venus arracher des voix qui commencent à devenir chères », commente Ali le témoin (…) »

Savez-vous qui est Mamadou Daffée ? L’imam de la mosquée que fréquentait assidûment Mohamed Merah. Un imam que Marianne dépeignait en radical l’an passé, en dur de dur ! Et qui a vendu en 2004 le terrain sur lequel a été édifié sa mosquée ? Jean-Luc Moudenc, dans l’objectif avoué de favoriser un islam modéré ! Tragicomique. Nous n’avons pas de leçons à recevoir. Je suis un modeste éditorialiste qui a osé s’attaquer au maire de Toulouse. Mais je ne l’ai pas fait au hasard. Je sais ce que j’écris. Quand j’interroge Jean-Luc Moudenc sur ces questions, je le fais après d’autres qu’il n’avait pas attaqués à l’époque. Pourquoi ? Le sujet était moins sensible. Le sujet rapportait des voix ! Et où en sommes-nous aujourd’hui ? La situation est pire que jamais. Des islamistes dangereux vivent tranquillement au Mirail. Farouk Ben Abbes, suspecté de complicité dans plusieurs attentats et proche de Fabien Clain, djihâdiste toulousain, loge dans le quartier de la Reynerie. Un exemple parmi tant d’autres, Toulouse étant l’une des premières villes exportatrices de Français de papiers dans les zones de djihad. Récemment, un engin explosif artisanal était trouvé devant une église avant qu’un autre attentat ne soit déjoué, conduisant aux arrestations de deux islamistes… La face émergée de l’iceberg. La priorité est-elle vraiment de me traîner devant les tribunaux ? Les frais d’avocat du maire seront-ils pris en charge par nos impôts ?

Comptez sur moi pour me battre pour la vérité. La vérité que nous devons aux Toulousains, aux Français. Je n’ai rien à me reprocher à part mon amour pour la France.

Photos : Lengadoc Info

Lengadoc-info.com, 2017, dépêches libres de copie et diffusion sous réserve de mention de la source d’origine

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4 Commentaires

  1. Ces maires LRPS qui courtisent l’islam … auront des comptes à rendre bientôt.

  2. Qu’est-ce donc qu’un « site de réinformation » ?

  3. Rien de nouveau sous le Soleil: je conseille à tous ceux qui se sentent concernés par le sujet de lire le livre « Silence coupable » de Céline Pina, élue de terrain socialiste (si tant est que le parti ne l’ait pas encore exclue…) qui sait hélas de quoi elle parle…cette soumission des politiques locaux aux exigences communautaristes des adeptes de certaine religion de paix-fraternité-tolérance (çà va, j’ai bien récité mon catéchisme de bobo bien pensant?) est largement pratiquée par les élus de gôche, il n’y a pas de raison que les élus de « droite » n’en fassent pas autant, les nécessités électorales étant les mêmes…

  4. Demander des dommages et intérêt ( article 472 du code de procédure pénale)
    frais d’avocat ( 800-2 du code de procédure pénale)
    l’absence de demande de retrait
    La preuve de la bonne foi par QUATRE éléments destinés à renverser la présomption simple d’intention
    – la légitimité du but poursuivi,
    – l’absence d’animosité personnelle,
    – la prudence et la mesure dans l’expression,
    – le sérieux ou la qualité de l’enquête réalisée

    L’exception de vérité est possible (si preuve absolue)

    Verifier la validité de la citation directe
    La citation doit comporter :

    l’état civil complet de la victime (nom et prénom, date et lieu de naissance) et son domicile. Pour que son adresse ne soit pas connue, elle peut indiquer un domicile d’emprunt (celui de son avocat ou toute autre adresse dans le ressort du tribunal).
    un exposé détaillé des faits reprochés,
    le texte de loi réprimant ces faits,
    l’identité de la personne poursuivie et, si c’est une personne morale, son siège,
    le type de préjudice subi (moral et/ou matériel et/ou corporel), dont l’évaluation finale pourra n’être indiquée qu’à l’audience,
    les documents prouvant le préjudice : factures, certificats médicaux…
    l’état civil des témoins
    le droit de la personne attaquée à l’assistance par un avocat.

    Accord du parquet

    La victime doit ensuite obtenir l’accord du parquet sur la date de l’audience.

    Le lieu, l’heure et la date du procès seront rajoutés sur la citation.

    Le tribunal compétent est celui du lieu de l’infraction ou du domicile de la personne mise en cause.
    Remise de la citation

    La citation complète est remise à l’auteur de l’infraction par un huissier et l’invite à se présenter devant le tribunal.

    La signification de la citation doit alors être faite au moins 10 jours avant l’audience. Ce délai est prolongé :

    d’1 mois pour la convocation en métropole d’une personne habitant outre-mer (ou l’inverse),
    de 2 mois pour la convocation d’une personne résidant à l’étranger.

    En cas de non respect du délai, la citation ne sera pas nulle si la personne poursuivie se présente à l’audience mais elle pourra demander le renvoi à une audience ultérieure et le tribunal doit accéder à sa demande

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