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Halloween, une fête commerciale ou identitaire ?

01/11/2017 – 18h45 Montpellier (Lengadoc-info.com) – A en croire les plus virulents détracteurs d’Halloween, cette fête mercantile et d’origine états-unienne n’aurait strictement rien à faire chez nous autres, Européens sans ascendance anglo-saxonne.

Au mieux, elle se voit réduite à une dérisoire festivité enfantine au cours de laquelle des marmots grimés font du porte à porte pour quémander des bonbons, à une simple soirée déguisée sur fond d’imagerie macabre, d’un goût plus que douteux. Au pire, on dénonce en elle une méprisable manifestation de l’impérialisme culturel yankee, voire même l’expression d’une inquiétante recrudescence de subversion satanique, dont le but caché mais évident serait d’annihiler et de remplacer notre traditionnelle et chrétienne Toussaint…

Une rapide mise au point s’impose donc :

Halloween a été exportée aux Etats-Unis entre le XVIIème et le XIXème siècles par les migrants originaires des îles britanniques (Anglais, mais surtout Irlandais, Gallois et Ecossais) et c’est donc par cette voie qu’elle nous revient aujourd’hui en Europe continentale.

C’est dans la nuit du 31 octobre au 1er novembre, mais aussi pendant une bonne dizaine de jours avant et après cette date, qu’était célébrée dans une grande partie de l’Europe une fête païenne majeure baptisée Hallowe’en dans la Tradition germano-celtique du monde anglo-saxon, et correspondant à la Samain/Samhain des Celtes. Contrairement à une croyance tenace, cette fête n’est pas non plus que l’apanage de l’Irlande et de la Grande Bretagne, puisqu’elle était également célébrée chez les Celtes continentaux et notamment en Gaule, sous le nom de Samonios.

Halloween/Sam(h)ain/Samonios, correspond originellement aux festivités qui marquaient la célébration du nouvel an celtique. Halloween est également l’héritière d’une fête équivalente dans la tradition germano-nordique, et c’est en ce sens qu’elle constitue un des nombreux points de convergence entre les deux mondes culturels et civilisationnels que sont le monde germanique d’une part, et le monde celtique d’autre part, étroitement apparentés à plus d’un titre.

Cette célébration marque le passage de la partie lumineuse du cycle des saisons à sa partie sombre, partie sombre qui inaugure donc une nouvelle année. Le passage inverse, de la partie obscure à la partie lumineuse, est célébré quant à lui dans la nuit du 30 avril au 1er mai : c’est alors la fête de Cetsamhain/Beltaine dans la Tradition celtique, ou « Nuit de Walpurgis »/Ostara dans la Tradition germanique, qui est en fait l’exacte réplique d’Halloween/Sam(h)ain/samonios, avec les mêmes implications, mais bien évidemment « inversées ».

Célébration de l’entrée dans la période la plus sombre de l’année et de la mort symbolique de la Nature, Halloween/Samain, tout comme Beltaine/Walpurgis, constitue une nuit « hors du temps », peuplée de forces obscures et au cours de laquelle le monde des morts et de l’au-delà interfère avec celui des vivants. Elle est marquée par l’errance de forces impalpables, de créatures ténébreuses et inquiétantes, au premier rang desquelles les sorcier(e)s maléfiques, les spectres, les revenants , les loups-garous, et autres monstres.

Elle est donc aussi la fête des morts et des esprits désincarnés, le Jour des Morts proprement dit se célébrant le 1er novembre, devenu la « Toussaint » sous l’effet de la christianisation. 

Photos : DR

Lengadoc-info.com, 2017, dépêches libres de copie et diffusion sous réserve de mention de la source d’origine.

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