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Bioéthique : Le Front National et la Manif pour tous font entendre leur voix à la fac de Montpellier

25/01/2018 – 17h10 Montpellier(Lengadoc Info) – Mercredi 24 janvier, la faculté de médecine de Montpellier accueillait un débat public sur le thème : « GPA, uberisation de la filiation : une évolution sociétale inéluctable? ». Cette soirée était animée par « l’Espace régional de réflexion éthique », un collectif de professeurs et de médecins qui organise, en accord avec l’Université, des événements ouverts aux étudiants et au grand public. La soirée du 24 février s’inscrivait dans le contexte des « États généraux de la bioéthique » sensés contribuer à la révision de la loi bioéthique. Cette nouvelle loi suscite l’inquiétude des associations pro-famille qui y voient une nouvelle étape dans la déconstruction de la filiation au profit d’un hédonisme individualiste triomphant.

Le débat a été introduit par Pascaline Rocher (responsable de l’association organisatrice) qui a donné la parole à deux gynécologues de renom, Israël Nisand et René Frydman, qui ont débattu sur le sujet de la gestation pour autrui (GPA).

M. Nisand s’est montré favorable à la GPA au nom de la souffrance des couples stériles dont certains connaissent des situations dramatiques. Il estime qu’une interdiction totale en France favorise le marché international des mères porteuses. Tout en dénonçant le libéralisme extrême de certains pays qui ont banalisé le marché de la GPA, il a plaidé pour un traitement « au cas par cas » via un comité d’experts. Rappelant l’épisode biblique de Sarah, Abraham et Hagar M. Nisand a plaidé clairement pour une ouverture de la GPA en France.

M. Frydman a contredit son collègue et une certaine « vision bisounours » de la GPA. Il a souligné les nombreux problèmes induits pour les mères porteuses dont certaines ressortent traumatisées. M. Frydman a déploré l’absence d’étude sérieuse sur l’impact psychologique et physiologique de la GPA qui fait courir un risque important à des femmes, déjà fragiles économiquement. Il y a selon lui « exploitation du corps de la femme, une marchandisation, une violence ». Le gynécologue a indiqué humblement « nous ne sommes pas des dieux, nous ne pouvons pas rendre fertile tout le monde » invitant à fixer des limites claires à la médecine procréative. M. Frydman revendique un « principe philosophique permanent : ne développons pas une technique s’il y a un risque de nuisance, un risque délétère. Des situations scientifiques doivent être interdites lorsqu’elles sont dangereuses, comme le clonage. Il faut une barrière éthique ».

Un public politiquement incorrect, des prises de parole très politiques

Au sein d’une assemblée de 250 personnes, en majorité hostiles à la GPA, un responsable de La Manif Pour Tous (LMPT) a, comme à son habitude, tenté de recentrer le débat sur les enfants: « Messieurs, je ne vous ai pas entendu parler des enfants : y a-t’il des études pour mesurer les conséquences sur les enfants? […] en tant que père et grand-père je m’impose de penser d’abord aux enfants, qui ne sont pas un « droit » mais dont on doit défendre les droits ». Étaient présents également des militants d’Alliance Vita, de Vigi Gender et du CPDH (Comité protestant évangélique pour la dignité humaine).

C’est Gilles Ardinat, élu d’opposition au Conseil régional Occitanie, qui a rappelé à l’assemblée le programme du Front National (opposition à la Loi Taubira, à la PMA et la GPA) en interpelant les deux gynécologues: « Au moment du PACS, on a promis aux Français « jamais de mariage ni d’adoption », au moment de la Loi Taubira, on leur a garanti « jamais de PMA et de GPA », aujourd’hui M. Macron et Mme Chippa se préparent à imposer la PMA sans père mais « sans GPA ». Jusqu’où ira cette fuite en avant, sachant que la science offre de plus en plus de possibilités inquiétantes? […] En tant qu’élu FN je pense que l’Etat doit fixer des limites : des frontières géographiques mais aussi des limites philosophiques au service du bien commun et de l’intérêt supérieur de la nation ».

M. Nisand a répondu à Gilles Ardinat : « Cher monsieur, nous sommes engagés dans un TGV [de découvertes scientifiques] à 300 km/h et personne ne pilote. L’angoisse qui vous étreint, je la partage ». 

Les activistes LGBTI ont, quant à eux, brillé par leur absence : aucun responsable connu, aucune prise de parole. Cette absence est d’autant plus remarquable sur Montpellier où ce lobby est particulièrement virulent. 

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2 Commentaires

  1. Ces états généraux sans referendum sur un sujet sociétal aussi majeur montrent bien que les dés sont pipés. En marche vers le pire des mondes, à moins d’un grand chahut dans la rue …

    • tout à fait d’accord LE REFERENDUM EST DANS LA CONSTITUTION EXIGER SON APPLICATION POUR TOUS LES SUJETS SOCITAUX nous n’auront plus besoin de DEPUTAINS, de SENATEURS c’est au peuple et à lui seul que revient le devenir de la FRANCE ETERNELLE
      un réferendum nous ferait faire les économies incommensurables à payer des gens que l’on dit « NOS REPRESENTANTS A LA CHAMBRE (de quelle chambre si ce n’est à coucher quand on les voit faire la sieste en pleine assemblée les paye-t-on pour dormir ? où étaient nos « représentants » pour le vote de l’application de la CSG par exemple LE REFERENDUM est la seule façon de nous faire faire des économies de « REPRESENTATION NATIONALE »

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