Daraa

Syrie. Le calme avant la tempête à Daraa

07/06/2018 – 18h25 Syrie (Lengadoc Info) – point 60 – Depuis la pacification des zones rebelles en périphérie de Damas (Ghouta Est et camp de Yarmouk) les accrochages militaires se sont considérablement réduits. Le conflit entre Israël et l’Iran sur le territoire syrien s’est lui même apaisé. Un retour au calme qui peut être annonciateur de tempête…

Montée en puissance dans la zone de Daraa

La poche de Daraa au sud semble être le prochain théâtre d’opérations de l’Armée Syrienne. Cette poche est d’un intérêt majeur pour tous les acteurs présents dans le secteur. Et en premier lieu pour l’état d’Israël qui voudrait bien conserver cette zone tampon entre lui et le gouvernement syrien, s’accommodant très bien que cette poche soit aux mains de factions rebelles islamistes et de l’Etat Islamique lui-même. En effet un groupe salafiste nommé Jaysh Khalid ibn al-Waleed affilié à l’Etat Islamique possède une frontière commune avec Israël de 18 kilomètres et 11 kilomètres avec la Jordanie pour un total de 250 kilomètres carrés à partir duquel il mène des raids contre l’Armée Syrienne Libre.

Après les multiples crises ayant entrainé des bombardements importants à l’initiative d’Israël contre le potentiel militaire iranien et syrien dans la région, l’heure semble être aux négociations. D’importants effectifs militaires sont acheminés dans la région par le gouvernement pour peut être la plus grande bataille depuis le début de la guerre. L’heure des négociations semble terminée, l’option militaire semblant inéluctable. La seule avancée est le retrait de tout élément iranien de la région. Ce conflit sera donc uniquement géré par des effectifs syriens.

Les objectifs principaux sont la ville de Daraa bien entendu ainsi que le poste frontière de Nassib avec la Jordanie. Une fois la zone de Daraa pacifiée, la question épineuse de la maîtrise du plateau du Golan se posera avec une intensité renouvelée. En effet, ce territoire à l’origine syrien est occupé et administré par Israël depuis la guerre des Six Jours en 1967 puis annexé unilatéralement en 1981. Un territoire considéré comme  » une partie inséparable du caractère de l’Etat d’Israël  » par le vice ministre israélien Michael Oren

Reprise des combats avec l’Etat Islamique à l’Est

L’Etat Islamique n’est décidément pas mort. Son idéologie mortifère est toujours présente au Moyen Orient. Bien que très affaibli, il dispose de nombreuses cellules dormantes en Irak où des embuscades sont organisées contre les troupes irakiennes et possède encore des territoires dans l’est de la Syrie où il est pleinement maître.

Techniquement il reste trois zones où il fait régner la Charia. La plus petite est la zone urbanisée composée d’une douzaine de villages située le long de l’Euphrate coté oriental entre la ville d’Hajin et la frontière irakienne, soit 40 kilomètres de long sur 4 de large. Les deux autres zones sont de grandes zones désertiques difficilement pénétrables. La première, coté oriental, est frontalière avec l’Irak et mesure 4500 kilomètres carrés. Les Forces Démocratiques Syriennes tentent en ce moment de réduire ces positions depuis le nord-ouest. La dernière zone se situe sur la rive occidentale de l’Euphrate et est en passe d’être réduite par les forces loyales au gouvernement de Bachar el-Assad. C’est dans cette zone que les combattants de la zone sud de Damas ont été transportés fin mai fournissant un apport militaire conséquent. Ainsi des escarmouches importantes ont eu lieu dans toutes les directions affectant durement les troupes loyalistes présentes dans ce secteur. Un assaut de l’Etat Islamique a même eu lieu le 3 juin 2018 dans le village d’Hasrat depuis la rive orientale par des jihadistes ayant traversé le fleuve Euphrate. Un assaut coordonné avec des combattants attaquant le secteur depuis le désert à l’ouest dans une tentative de relier les deux poches.

Le reste du front

– Des tractations ont lieu entre les Etats Unis et la Turquie concernant le retrait des combattants kurdes des Unités de Protection du Peuple (YPG/YPJ) de la région de Manbij. Ces derniers, considérés comme terroristes par la Turquie, ne sont pas représentatifs de la population locale composée majoritairement d’arabes, ce qui entraine des tensions

– Au Yémen, la coalition menée par l’Arabie Saoudite a effectué d’importantes avancées le long de la cote ouest depuis ses positions au sud. La ville portuaire d’Al Hudaydah aux mains des Houtis est directement menacée. Un tournant important dans ce conflit enlisé depuis des années.

– Le 29 mai 2018, dans le centre de Liège en Belgique, Benjamin Herman, un délinquant radicalisé de 31 ans , a tué par balles deux policières et un étudiant en criant plusieurs fois « Allah Akbar » Il a rapidement été abattu par les forces de police.

Martial Roudier

Photos : DR

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