Fichage des français validé par le Conseil d’Etat

06/01/2021 – 12h00 Montpellier (Lengadoc Info) – Le conseil d’Etat a rejeté ce lundi les craintes des associations et des syndicats qui dénonçaient la gravité des conséquences de la mise en place d’une telle mesure. Ces fichiers de renseignement pourront désormais mentionner vos opinions politiques, vos données de santé ou encore votre appartenance à tel ou tel syndicat. Désormais, les policiers pourront effectuer ce fichage de la population au nom de la sûreté nationale…

Le PASP, le GIPASP et l’EASP : trois fichiers au service des organes de sécurité publique

Ces mesures sont constituées de trois décrets qui ont pour but d’élargir les possibilités de fichage et qui ont reçu tous les trois un avis favorable du conseil d’Etat. D’après le contenu de ces trois décrets, les policiers seront autorisés à mentionner dans le dossier de fichage : « les convictions philosophiques et religieuses », « les opinions politiques » et « l’appartenance syndicale ». Jusque-là les lois limitaient seulement au recensement des « activités » de chaque individu.

Ces trois décrets se traduisent en pratique par la mise en place de trois fichiers au service des forces de l’ordres.

  • Le premier : le PASP pour « Prévention des atteintes à la sécurité publique », est destiné à la police.
  • Le second : le GIPASP pour « Gestion de l’information et prévention des atteintes à la sécurité publique », est destiné aux gendarmes.
  • Le troisième et dernier fichier : l’EASP pour « enquêtes administratives liées à la sécurité publique » est utilisé avant le recrutement de fonctionnaires sur des postes sensibles.

Quelle proportion de la population est concernée par ces fichiers de renseignements ?

Voici quelques chiffres du ministère de l’Intérieur : au début du mois de novembre dernier, environ 60 700 personnes étaient recensées dans le PASP, 67 000 dans le GIPASP et enfin 221 711 à l’EASP. Le ministre de l’Intérieur nie avoir recours à une surveillance de masse (fichage) ou à une quelconque remise en cause des libertés individuelles. Cependant, le principal problème réside dans le critère qui va vous faire rentrer ou non dans un de ces fichiers.

Autrefois, ces fichiers étaient réservés aux personnes soupçonnées de terrorisme, de radicalisme islamique ou encore aux manifestants violents d’extrême gauche comme les black blocs ou aux sympathisants d’extrême droite. Mais désormais ils concerneront toute personne soupçonnée d’être susceptible « de porter atteinte à l’intégrité du territoire ou des institutions de la République », les fameuses « valeurs de la République » qui demeurent une notion floue justifiant n’importe quelle mesure.

Affiche alertant sur les dangers de l’espionnage pendant la 2ème Guerre mondiale

Le plus inquiétant concerne l’utilisation des réseaux sociaux. Les identifiants, les photos, les commentaires, même antérieurs, y seront ainsi listés et fichés. Et cela ne concerne pas seulement les individus mais également les associations en tant que « personnes morales ». La CGT, FO, la FSU ainsi que le Syndicat des avocats de France et le Syndicat de la magistrature ont saisi le Conseil d’Etat en référé mais il a été déterminé que ces trois décrets ne portent pas atteinte à la liberté individuelle ni à la liberté d’opinion politique et religieuse.

En 2008, un fichier baptisé « Edvige » avait été proposé par le gouvernement. Il consistait en un recensement des personnes exerçant ou ayant exercé un quelconque mandat politique, syndical ou économique. Il avait fait l’objet de vives polémiques, à tel point que le projet avait été abandonné. C’est à croire que dans le contexte liberticide actuel, soi-disant justifié, avec ses restrictions pour la Sécurité Nationale lié au terrorisme ou à l’Etat d’urgence sanitaire, le gouvernement d’Emmanuel Macron tente d’aller encore et toujours plus loin…

Les réseaux alternatifs, une solution pour passer sous les radars de l’Etat ?

Depuis que Facebook, Instagram et surtout YouTube mettent en place une censure de plus en plus importante au nom des fameux « standards de la communauté », des réseaux alternatifs voient le jour tel que « Télégramme », « Parler » ou encore « Odyssée » pour les vidéos. Il sera effectivement de plus en plus difficile d’afficher son opinion librement sur les réseaux sociaux car « le strike » (blocage du compte) est récurrent pour des commentaires ou des partages d’articles, de vidéos ou encore de certains groupes de musique !

C’est pourquoi certaines associations ou personnalités, après avoir vu leur contenu supprimé du jour au lendemain de leur plateforme de diffusion, ont décidé de passer sur ces jeunes réseaux qui prennent de plus en plus d’ampleur.

Il nous est d’ailleurs impossible ne serait-ce que citer les noms de certaines personnalités dans ce texte afin d’éviter de disparaitre nous aussi de la toile. Les réseaux sociaux fonctionnent avec des robots qui repèrent automatiquement ces noms « blacklistés » et ferment votre compte. Il est impossible de parler de « l’homme au canapé rouge », de « l’humoriste à l’ananas », de l’ancien « hooligan anglais reconverti dans le journalisme », du groupe de « jeunes identitaires aux doudounes bleues » … Une véritable auto-censure qui s’installe dans l’indifférence générale.

Photos : Lengadoc Info

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