Révolution

La contre-Révolution blanche de Lozère : Charrier contre les troupes de Robespierre

« Pour la grande majorité des Gévaudanais, fermement attachés à leur foi catholique, [la Révolution] fut un temps d’épreuve et de persécution ». Félix Buffière, Ce tant rude Gévaudan.

Le 5 mai 1789, le roi Louis XVI convoque les États Généraux. Marc Antoine Charrier est élu député du tiers état pour la Lozère. « Grand, blond aux yeux bleus tendres », vétéran de l’armée du roi, il ne tarde pas à s’opposer aux révolutionnaires et aux Montagnards, représentés en Lozère par Chateauneuf-Randon, député de la noblesse, dit « le Marquis Rouge ».

Sous la Révolution, les « pays » sont remplacés par les départements, le Gévaudan devient Lozère. Les ordres religieux sont supprimés, hommes et femmes sont chassés des couvents en janvier 1790. S’ouvre à cette date une guerre civile qui enflamme tout le royaume de France. Le 9 juillet, les biens de l’Église sont vendus aux enchères, le nombre d’évêques est réduit de 134 à 83 sur toute la France.

La Lozère se dresse contre les Jacobins

A Mende, l’évêque, Mgr de Castellane, balaie la Constitution : « Je ne suis comptable du gouvernement spirituel de mon diocèse qu’à Dieu et au Souverain Pontife. » En France, les prêtres sont contraints de prêter serment en faveur de la Constitution. La moitié plie, les autres passent dans la clandestinité. En Lozère, sur 242 curés, 8 prêtent serment. Castellane est destitué et remplacé par Etienne Nogaret, contre l’assentiment du peuple. Déchu, il vivra retranché au château de Chanac. Il sera reconnu coupable de trahison pour avoir rassemblé et entretenu une troupe d’hommes en armes acquise à sa cause. Arrêté, il sera sommairement exécuté en 1792 à Paris, en pleine rue, puis son corps jeté dans un canal.

Fervent royaliste, Marc Antoine Charrier monte sa troupe, l’armée chrétienne du Midi, pour la grande insurrection. 1 500 Lozériens et Aveyronnais se lient dans cette aventure. Charrier fait creuser quatre troncs de hêtre pour faire des canons qu’il place en haut du clocher de sa ville de Nasbinals. L’un d’eux est encore conservé au Musée du Gévaudan à Mende. Son plan est de prendre la Lozère et l’Ardèche, puis, fort de ces positions, véritables bastions naturels, de descendre prendre Nîmes, puis Lyon, et enfin, Paris.

Dans les Cévennes protestantes, Chateauneuf-Randon forme des groupes dirigés par Paris. Florac, sous-préfecture, demeure très attachée à la Révolution. En février 92, des troupes rejoignant les révolutionnaires sont attaquées par des Blancs. Les royalistes triomphent.

Le 26 mai 1792, se tient un conseil de guerre à Nasbinals. Les lieutenants de Charrier l’entraînent à la chasse aux révolutionnaires : « Maudits intrus », dit la chanson ! Un camp de partisans jacobins est maté, et 80 hommes faits prisonniers. Puis, la ville de Marvejols est assiégée, mais Charrier est miséricordieux, il échange ses prisonniers contre les clés de la ville. L’arbre de la « liberté » tombe sous les chants monarchistes. L’abbé Allié, compère de Charrier donne un serment : « Avançons, Dieu nous assistera » !.

De Chanac et des quatre coins du département, on rejoint l’armée de Charrier et on marche sur Mende. La ville se rend sans résistance, l’évêché et le tribunal sont mis à sac.

Cependant, les sans-culottes ne comptent pas abandonner la Lozère. Le Marquis Rouge fait mander des troupes, et des milliers de soldats l’assistent, venus d’autres départements « avec du canon » pour mater les insurgés. Parfois par la ruse, les partisans jacobins détruisent les groupes contre-révolutionnaires rejoignant Charrier, comme les malheureux martyrs de la Malène, exécutés sur la place de Florac après avoir fourbement été capturés par des révolutionnaires portant la cocarde blanche du roi.

L’armée chrétienne du Midi est dispersée, Charrier contraint à fuir, emmenant avec lui sa femme enceinte et une poignée de fidèles compagnons.

Mais la Lozère tient bon, jusqu’au bout. Des francs-tireurs de Chanac accueillent les canons de la Gueuse à coups de fusils et les mettent « hors d’état de nuire ».

En juin 1793, c’est la fin de l’épopée de Charrier, capturé par les jacobins et jugé à Rodez après un mois et demi d’emprisonnement. Le jeune meneur d’hommes est exécuté sous le soleil brûlant de juillet. Il avait 38 ans.

Les partisans de Charrier furent traqués par les troupes révolutionnaires. La répression, sans merci, fit tomber les têtes de ses partisans et des prêtres réfractaires. La Lozère a payé dans le sang son âpre résistance face aux jacobins. Le château de Chanac est incendié le 2 juin 1793, et la fureur de Paris s’abat sur les campagnes. On tue sans enquête, les clochers de plusieurs communes sont rasés, et les cloches, fondues pour faire des canons.

Goupil.

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4 Commentaires

  1. cette république tueur de français.

  2. Passionnant !
    Tous unis contre cette république collabo islamisée.
    le chaos c’est maintenant !
    des groupes de résistance s’imposent !
    Force et courage…

  3. la république: cénotaphe de la France! C’est la Terreur qui l’a enfanté!

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