La Commune de Paris illustrée par Tardi

De Capitaine Pigerre à Sœur Marie-Eléonore : itinéraire de la communarde Louise Gimet

27/03/2021 – 09h15 Montpellier (Lengadoc Info) – La vie peut réserver bien des surprises. Celle de Louise Gimet bat tout de même des records. Comment une activiste anarchiste, combattante de la Commune et ayant exécuté de sang-froid des prêtres, finira sa vie comme religieuse à Montpellier. A l’occasion des 150 ans de la Commune, Lengadoc Info vous propose de découvrir la vie de Louise Gimet.

Des débuts sanglants sur les Barricades parisiennes

Née en 1835 à Roanne, Louise-Félicie Gimet a été élevée dans une famille catholique. Rapidement, elle rejette la foi de sa famille. Lorsqu’en 1858 elle rencontre le curé d’Ars, celui-ci aurait prophétisé : « Malheur à vous ! Vous ferez beaucoup de mal ! Mais Notre Seigneur, dans Sa miséricorde, aura pitié de vous. Vous vous convertirez grâce à cette dévotion que vous conservez pour sa divine Mère ». Car oui, malgré son anticléricalisme et son adhésion à la franc-maçonnerie, Louise Gimet garde un certain respect pour la Sainte Vierge, au point de gifler un jeune homme à Lyon alors que ce dernier avait évoqué la « Marianne de Fourvière ».

Lorsque la Commune de Paris éclate, elle participe au combat, avec son compagnon, sous le nom de « Capitaine Pigerre » et forme un bataillon de jeunes femmes. Lors de la Semaine sanglante, alors que les troupes versaillaises pénètrent dans Paris, elle demande à commander l’exécution des civils retenus en otages par la Commune. Parmi ces derniers, essentiellement des religieux, se trouve l’archevêque de Paris, Monseigneur Darboy, qui sera achevé d’une balle dans la tête par Louise Gimet.

L’Archevêque de Paris, Monseigneur DARBOY exécuté par Louise GIMET…

Plus tard, la « pétroleuse » reconnaîtra avoir abattu 13 prêtres et commandé le massacre de la rue Haxo où cinquante otages, dont une vingtaine d’ecclésiastiques, sont exécutés.  

Capturée puis « touchée par la grâce »

Capturé sur une barricade, les armes à la main, le « Capitaine Pigerre » est condamné à mort. Mais Mère Eléonore, la religieuse en charge de la prison pour femmes où elle est enfermée, obtient que celle-ci ne soit pas exécutée. En échange, Louise Gimet promet de réfléchir à ses actes et de lire le recueil des sermons du père Olivaint… l’une de ses victimes.  

A la lecture de ces sermons, Louise Gimet est touchée par la grâce et se convertit. Mère Eléonore est alors appelée à diriger le centre de la Solitude de Nazareth à Montpellier, fondé pour recevoir les détenues. Louise accepte de la suivre et, lorsque sa peine est amnistiée en 1880, elle décide de rester et prononce ses vœux en 1890. Celle qui se faisait appeler « Capitaine Pigerre » vingt ans plus tôt est désormais connue sous le nom de Sœur Marie-Eléonore.   Lors de sa mort en 1893, elle est inhumée à Montpellier, au cimetière Saint-Lazare.

Photos : DR

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