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Les prix du pétrole repartent à la baisse

26/03/2017 – 09h30 Montpellier (Lengadoc Info) – Véronique et Jean-Michel résident à Puisserguier, près de Béziers. Au chômage tous les deux depuis 18 mois, ils sont les parents de deux beaux enfants scolarisés près de chez eux. Mais le travail qu’ils ont eu la chance de retrouver récemment n’est pas près de chez eux : en effet, l’Hypermarché qui les a recrutés se trouve à Sérignan Plage soit à plus de 30 kms de leur domicile.

Ils font partie de cette France périphérique qui doit se loger à la campagne car la vie y est moins chère et multiplie les kilomètres pour aller travailler. La dépense carburant pèse lourd dans le budget de Véronique et de Jean-Michel. Aussi, c’est avec satisfaction qu’ils constatent ces derniers jours une baisse à la pompe malgré la hausse orchestrée par l’OPEP.

Le pétrole américain au secours de l’économie française

Les analystes n’avaient pas anticipé un trou d’air aussi soudain. Depuis le début du mois de mars, le prix du pétrole a reculé de près de 11 %. Pourtant, le 30 novembre dernier, les Etats membres de l’OPEP, emmenés par l’Arabie Saoudite, avaient conclu un accord pour limiter la production. L’objectif était d’enrayer la chute vertigineuse des cours entamée à l’été 2014. En s’engageant à réduire son offre collective de 2% de la production mondiale, le Cartel espérait stopper la dégringolade des prix. La fermeture partielle des vannes fin novembre 2016 a eu l’effet escompté : en deux jours, le Brent bondissait de 15 % passant de 46 dollars le baril à près de 55 dollars.

Trois raisons expliquent ce soudain retournement

– La première explication tient aux stocks qui sont au plus haut. Ils ont augmenté de plus de 5 millions de barils dans la semaine achevée le 17 Mars. Selon Francis Perrin, le directeur de la revue Pétrole et gaz, « Sur un an, les stocks américains ont augmenté de 31 millions de barils pour atteindre aujourd’hui 533 millions de barils, ce qui est considérable »

– La deuxième explication tient au redémarrage de la production d’or noir aux Etats-Unis. Au dessus de 45 dollars le baril, les puits de pétrole de schiste redeviennent rentables. Les producteurs américains ont déployé d’énormes efforts pour réduire leurs coûts. Résultat : ils ont abouti à une baisse de 30 % de leurs coûts d’extraction en 2015, auxquels s’ajoute une nouvelle baisse de 22 % en 2016, estime l’AIE, Agence internationale de l’énergie. Les forages qui s’étaient raréfiés pendant le contre-choc pétrolier se multiplient de nouveau.

– Enfin, certains s’inquiètent de la fragilité de l’accord OPEP-Russie. Si l’Arabie Saoudite fait plus que sa part de réduction pour compenser les mauvais élèves que sont l’Algérie, l’Irak ou le Venezuela, la Russie ne réduit que partiellement sa production afin de faire face à la grave crise déclenchée par les sanctions occidentales.

Un rééquilibrage entre offre et demande en perspective ?

Les diverses incertitudes ne facilitent évidemment pas les pronostics. Certains, comme Dan Smith d’Oxford Economics, s’attendent à voir l’offre rester abondante et en conséquence, parient sur un baril de Brent juste au-dessus de 50 dollars jusqu’à la fin de l’année. D’autres, comme Michael Wittner de Société Générale, annoncent une remontée du baril à 62 dollars à la fin de l’année.

Véronique et Jean-Michel bénéficient pour l’instant de cette baisse lorsqu’ils passent à la pompe. Mais en faisant le plein, ils se disent : « Ce serait bien que nos politiques fassent le nécessaire afin que nos salaires puissent être augmentés par une politique économique volontariste qui réduirait notre dépendance aux Monarchies pétrolières. Ce sont quand même ces Monarchies qui contribuent activement au financement du terrorisme islamique…. »

François de Maistre

Photos : DR

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