12/06/2020 – 17h00 Montpellier (Lengadoc Info) – Après la mort de George Floyd aux Etats-Unis et les émeutes raciales qui ont suivi, des manifestations contre le racisme et les violences policières ont eu lieu en France. Sous la pression des manifestants, le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, a déclaré vouloir suspendre systématiquement les fonctionnaires de police en cas de « soupçons avérés de racisme ». Des propos qui ont déclenché la colère des policiers. Rémy Alonso, secrétaire départemental de l’Hérault du syndicat Alliance Police Nationale a répondu à nos questions.
Lengadoc Info : Que pensez-vous des propos du ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner ?
Rémy Alonso : Ces propos sont totalement inadmissibles. On attend une réponse forte du président de la République suite à notre action ce matin à Paris. Alliance Police Nationale et UNSA Police ont manifesté de l’Arc de Triomphe jusqu’à Beauvau. C’est historique, c’est la première fois qu’un ministre de l’Intérieur lâche sa police après des mois et des mois de manifestations de gilets jaunes, après le Covid-19, après la loi des retraites. Après nous avoir envoyés « au casse-pipe », il nous largue sur le bord de la route, c’est totalement inadmissible.
Lengadoc Info : La Garde des Sceaux, Nicole Belloubet, a décrit la colère des policiers comme « un mouvement d’humeur qui s’apaisera », qu’avez-vous à répondre à cela ?
Rémy Alonso : L’Histoire, je pense, lui donnera tort. Ce n’est pas un mouvement d’humeur et il n’est pas près de s’arrêter. Au contraire, la police est très en colère, la police a très largement payé son tribut et la police ne comprend pas du tout la position du ministre de l’Intérieur.
Lengadoc Info : A Montpellier, depuis la fin du confinement, les manifestations des gilets jaunes sont sytématiquement interdites par la préfecture en raison de l’état d’urgence sanitaire. En revanche, la manifestation contre les violences policières, qui a rassemblé 5 000 personnes, n’a pas été interdite par le préfet, comment comprenez-vous cela ?
Rémy Alonso : C’est honteux, tout simplement honteux. Même le préfet, qui a besoin de sa police tout les samedis pour défendre sa préfecture, même lui, à l’image de notre ministre, nous lâche. C’est honteux. C’est pour ça qu’hier soir, nous avons soutenu les policiers de nuit de Montpellier et nous sommes allés, en cortège de véhicules de police, devant la préfecture, jeter nos menottes à terre en signe de protestation.
Photos : Lengadoc Info
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