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« Lectures en son cloître ». Quelques idées de lecture durant le confinement [Partie 1]

23/03/2020 – 07h00 Montpellier (Lengadoc Info) –  Durant cette deuxième semaine de confinement, Lengadoc Info vous propose de découvrir chaque jour deux ouvrages à lire… ou à relire !

Le manteau d’étoiles, d’Yves-Marie Adeline

Dans un très récent article, l’impertinente revue L’Incorrect a dressé le portrait d’Yves-Marie Adeline, véritable homme-orchestre aux multiples talents et aux enthousiasmes généreux pour la politique, la poésie, la musique, l’histoire, le droit, et une famille de huit enfants ! Cet écrivain aux convictions monarchistes bien connues est notamment l’auteur du « Manteau d’étoiles », CD d’une heure environ avec un livret de 28 pages comprenant les textes des poèmes ainsi qu’une biographie des saints évêques fondateurs. De Paris, avec saint Denis, à Arras, avec saint Vaast, en passant par Le Puy, Marseille, Bordeaux, Angers ou Chartres, Yves-Marie Adeline nous emmène dans sa ronde poétique des saints évêques fondateurs de la France. Dans son magnifique recueil, l’auteur s’adresse successivement à une vingtaine d’entre eux, prélats connus ou inconnus, avec qui il évoque le récit de leur vie et dont il appelle l’intercession. Ces évêques rassemblés constituent un manteau d’étoiles protecteur dont la voix d’Yves-Marie Adeline dévoile toute la magie. Des airs sacrés composés de la main de l’auteur illustrent les poésies. Ils sont chantés en latin par la mezzo-soprano Emilie Cousin accompagnée au violoncelle par Angèle Martin et Louise Amazan.

Cet ensemble de poèmes en prose est une litanie des saints de France au rythme obsédant et quasi incantatoire qui revient en mémoire et ressemble à une vieille prière. Monseigneur Wach, supérieur de l’Institut du Christ Roi Souverain prêtre, en fit un éloge mérité : « par cette œuvre, vous participez à la redécouverte de ceux qui donnèrent son âme à la France, ces saints qui la protègent en un manteau d’étoiles ; c’est leur histoire que vous portez à notre connaissance et admiration. Vous ravivez également notre foi, préparant le terreau pour que surgissent de nos villes des peuples sanctifiés qui choisiront pour pasteurs des hérauts de la foi, afin que continuellement se tisse le lien entre le Ciel et la terre, celui du Pacte de Reims et de la France des rois sacrés »

Les Cadets, d’Ernst von Salomon

Ernst von Salomon est un écrivain allemand né en 1902 à Kiel et mort en 1972. Il a d’abord été membre des Freikorps (Corps francs) dans l’immédiat après-guerre, puis activiste de l’Organisation Consul impliquée dans l’assassinat de Walter Ratheneau sous la République de Weimar, avant de se consacrer à l’écriture d’une œuvre essentiellement autobiographique.

Il est admiré très tôt en France, notamment par Pierre Drieu la Rochelle. Ses ouvrages restent une référence dans la culture de la droite nationaliste. Alain de Benoist, qui lui a consacré une notice assez longue dans son livre Vu de droite, le rattache au mouvement de la Révolution conservatrice. « Les Cadets » est le récit de son entrée à onze ans à l’Institut du corps royal des Cadets de Karlsruhe, un jour de novembre 1913. Rêvant de la gloire de leurs aînés qui tombent dans les tranchées, ces futurs soldats suivent leur entraînement dans cette rude école où l’on apprend à mourir. Jusqu’à ce que les vainqueurs exigent, après l’armistice de 1918, la dissolution de ce corps d’élite. Ernst von Salomon livre un témoignage, brut et enthousiasmant, d’une éducation destinée à former les cadres de l’armée impériale. Ce document vibrant et authentique sur le militarisme allemand du début du XXe siècle, qui ne laisse pas d’évoquer d’Ernst Jünger, permet de mieux cerner l’itinéraire et la personnalité de l’auteur des « Réprouvés », autre oeuvre majeure. Dans cette école destinée à former les futurs cadres de l’armée, le latin compte moins que la résistance physique, le cran et la vertu d’obéissance, ce qui en fait une lecture recommandable à tous et pas seulement aux jeunes garçons batailleurs peu disposés à l’étude.

La jeunesse de corps ou d’âme, avide d’idéal et d’ ascèse (« Les soldats sont des artistes et les grands maîtres de la guerre sont le coeur mystique du monde, disait Von Salomon »). ne pourra que se reconnaître dans cette apologie vibrante et sobre d’un sublime idéal d’héroïsme prussien. Un récit qui donne d’incoercibles fourmillements dans les mollets et des envies de courses juvéniles et sauvages dans les bois, une énergie vitale devant être domptée en vue de beaux idéaux, ceux de la tradition, du combat et de la patrie.

Photos : DR

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