02/12/2014 – 08h00 Montpellier (Lengadoc-info.com) – Dimanche 30 novembre, la salle Pasteur du Corum est comble, noire. De l’obscurité, se détachent les cinq musiciens, installés sur la grande estrade. Au centre, comme cerné par le quatuor à cordes, William Sabatier et son bandonéon, il évolue au milieu des deux violons de Thierry Croenne et Agnès Brengues, de l’alto d’Eric Rouget et du violoncelle de Laurence Allalah. Comme si cette dispostion permettait qu’il ne sévade pas au moment d’une transe avec son instrument. Il faut reconnaître que les pièces d’Astor Piazzolla qu’il a adaptées pour ce quintet le possèdent littéralement, à certains moments, le public peut se demander si ce n’est pas lui qui se contorsionne et se tord plus que son instrument.
Entre deux pièces, William Sabatier prend la parole, il raconte l’histoire du Tango, de l’apport de Piazzolla dans cette musique populaire à l’origine quand elle est née dans les années 1920 dans les Bas-fonds de Buenos Aires. C’était au départ la musique du peuple argentin, son identité musicale. Après la fin de la seconde guerre mondiale, l’Argentine, comme le reste du monde s’est mise à swinguer sur les rythmes de la musique noire américaine, le Tango devient alors une « musique de grands-pères ». Dès les années 1950, Astor Piazzolla et d’autres décident de refaire du tango un pilier de la culture Sud-Américaine. Quelque peu critiqué par ses contemporains qui prétendent que ses compositions s’éloignent du vrai Tango, il nomme sa musique « Musique Populaire de Buenos Aires », « Ce qui est en réalité la définition même du Tango » nous explique William Sabatier.
Les œuvres jouées: Five Tangos Sensations, Four for Tango, Las Cuatro Estaciones Porteñas (Les quatre saisons de Buenos Aires) ont, pour la plupart été écrites par Piazzolla à la fin de sa vie. On ne peut qu’admirer l’énergie qu’a mise le quintet dans leur exécution; et, pendant une heure et demie, les adaptations de William Sabatier nous ont transportés à Buenos Aires.
Photo : Piazzolla
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